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10 juin 2016 à 12:26

OLIVIER GIROUD : «JE RÊVE D’UN DESTIN À LA TREZEGUET»

L'Espérance d'Oeyreluy soutient à 100 % l'équipe de France. Lors de l'EURO 2016 des articles seront sélectionnés pour paraître sur le site du club. 

Le premier article est une interview d'Olivier GIROUD, attaquant de l'équipe de France, racontant notamment sous amour pour notre équipe nationale.

 

LE FIGARO

Par Baptiste Desprez

Mis à jour le 10/06/2016 à 11h06 – Publié le 09/06/2016 à 15h59

Titulaire face à la Roumanie vendredi soir, l’attaquant français se confie au Figaro. Entretien 100 % bleu.

 

Souriant et détendu avant l’entrée en lice des Bleus contre la Roumanie au Stade de France, Olivier Giroud a pris le temps de se confier au Figaro sur sa relation, ses souvenirs et ambitions autour de la sélection. «Merci de me faire parler d’autres sujets», souffle-t-il avant de répondre à nos questions, lui qui n’a cessé de répondre, durant la préparation, aux questions autour de Karim Benzema ou des récentes polémiques.

LE FIGARO. Quel est votre premier souvenir d’un match des Bleus ?
Olivier Giroud : France-Bulgarie en 1993 au Parc des Princes avec le but de Kostadinov qui nous empêche d’aller à la Coupe du monde aux Etats-Unis. J’avais sept ans et c’était ma première tristesse avec les Bleus. Un mauvais souvenir (rires).

Quelle était votre idole de jeunesse ?
Jean-Pierre Papin ! Il était attaquant, comme moi, donc ça rapproche forcément. Mais pas seulement. Il mettait des belles «Papinades», un geste que j’essayais de reproduire gamin avec mes copains. Encore maintenant à l’entraînement, il y en a quelques-uns qui peuvent témoigner de mes bicyclettes (sourire). En revanche, je me casse le dos à chaque fois quand je retombe (rires). Et je n’oublie pas Zidane qui m’a fait rêver comme tout le monde en 1998.

Etait-ce un rituel dans votre famille de suivre les rencontres de l’équipe de France ?
Complètement. A partir de 1998, j’étais un supporter inconditionnel. C’est vraiment la compétition que j’ai suivie avec le plus de ferveur. En famille, on se mettait du bleu-blanc-rouge sur le visage. Le 12 juillet 1998 on était même parti klaxonner pour fêter le sacre.

Où étiez-vous pour le succès des Bleus lors de l’Euro 2000 ?
Aux Etats-Unis avec mon club. J’avais 14 ans et malgré le décalage horaire c’était fou. On avait fait la fête comme des dingues (sourire). Ces deux événements ont marqué mon enfance et m’ont plus que jamais conforté dans l’idée d’être footballeur.

Rien n’a été facile. Je suis fier de mon parcours

A ce moment-là, vous rêvez déjà d’équipe de France ?
Pas du tout ! On ne s’imagine pas le quart de tout ça. Forcément, ça donne des rêves plein la tête, plein les yeux, comme tous les jeunes qui débutent le football, mais de là à penser intégrer un jour la sélection, jamais de la vie. 

Vous détonnez dans le monde du foot avec un parcours singulier…
Je n’ai pas signé dans un grand club à 17 ans après des années au centre de formation. Je n’étais pas promis à une carrière toute tracée et il a fallu aller la chercher. Je suis fier de mon parcours. Dans ma progression, c’est bête à dire mais c’est le cas, j’ai toujours été étape par étape. J’ai connu des moments délicats et importants avec des saisons en remplaçant, le National, la Ligue 2, puis la Ligue 1 avec Montpellier. Après, les exemples comme Franck Ribéry, «Valbu» (Valbuena), ou Lolo (Koscielny), qui ont connu des parcours atypique avant d’accéder aux Bleus, il y en a de plus en plus.

Quand vous étiez à Tours en Ligue 2, la sélection vous semblait-elle impossible à atteindre …
Complètement. Mon objectif à cette époque (2008-2010) était de devenir meilleur buteur du championnat. Vous imaginez bien que je ne pensais pas du tout à l’équipe de France (sourire). A ce moment, j’ambitionnais de jouer en Ligue 1 et en Angleterre. Alors les Bleus … Quand j’ai commencé à enchaîné les buts en L1, j’entendais déjà des petits bruits sur une sélection. Mais il m’en a fallu du temps (Ndlr : première sélection  le 11 novembre 2011 face aux Etats-Unis).

Je suis conscient d’être un privilégié 

 

Comment l’avez-vous appris ?
Mes coachs à Montpellier, René Girard et Pascal Baills, m’avaient glissé au sortir d’un entraînement que j’allais être appelé. J’étais comme un dingue. J’en avais des frissons.

Est-ce une force d’avoir «galéré» par rapport à vos partenaires et adversaires ?
Oui, certainement. Cela me permet de relativiser certaines choses. Je suis conscient d’être un privilégié même si j’ai su saisir ma chance. On peut dire que j’ai une bonne étoile au-dessus de ma tête.

En novembre 2011, vous entrez sur la pelouse du Stade de France pour la première fois de votre carrière avec le maillot tricolore. Racontez-nous …
Qu’est-ce qu’il était lourd et grand à porter ce maillot (rires) ! Tu penses à ta famille, tes proches, tu frissonnes quand tu entends ton nom dans le stade. Ce n’était pas évident de dormir la veille du match. Mon premier maillot, je le garderai à vie. Personne ne pourra me le piquer (sourire).

J’ai appris la Marseillaise avec ma grand-mère

Et votre première Marseillaise ?
Là-aussi, un grand moment. Elle avait une saveur particulière car j’ai appris l’hymne par cœur avec ma grand-mère quand j’étais gamin. Elle s’appelle Antonia, d’origine italienne. Je n’avais pas 10 ans et elle tenait absolument que je maîtrise à la perfection toutes les paroles et surtout le sens de chaque phrase. Cela fait partie des valeurs qu’on m’a inculquées et qui ont un sens aujourd’hui. C’était un souvenir magnifique.

Malgré les critiques, vous poursuivez votre parcours en sélection. Vous semblez marcher à l’orgueil…
Possible. J’attache beaucoup d’importance à l’une de mes devises, qui m’a été rabâchée par mon frère : «la construction de la route vers la réussite n’est jamais terminée». Encore plus dans le football où, après chaque week-end, on peut te tomber dessus comme te féliciter. Il fallait prouver, avoir envie de marquer des buts, gagner des titres. Et marquer l’histoire. C’est ce que je souhaite. Je veux rendre fier mes proches et ma famille.

C’est votre but avec cet Euro en France : marquer l’histoire ?
Bien sûr. On représente tous les Français et c’est un devoir de donner le maximum et de rendre fier notre public. Quand tu joues un Euro à domicile, c’est logique de vouloir laisser une trace dans l’histoire de l’équipe de France. Il y a une grosse attente, mais on est prêt. Le défi m’excite. Quand la compétition va commencer, l’engouement sera énorme. Je n’ai pas encore besoin de somnifère pour dormir et j’espère que j’en arriverais pas là (sourire).

Etes-vous devant le plus grand défi de votre carrière ?
Oui. La pression sera là, mais il ne faut pas qu’elle soit inhibitrice. Je suis impatient de me retrouver au Stade de France contre la Roumanie et d’ouvrir les hostilités.

De quel destin rêvez-vous ?
Un destin à la Michel Platini qui a marqué neuf buts pendant un Euro, c’est juste énorme. Il y a le destin à la David Trezeguet qui marque le but en or contre l’Italie en 2000. C’est pas mal ça (son visage s’illumine). Ça m’irait bien pour tout vous dire. Je signe tout de suite pour que cela se produise. Peu importe moi ou un autre. Gagner l’Euro est notre objectif commun.

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